Pour les élèves de seconde partis en Allemagne cette semaine (et puis pour les autres aussi, ça ne fait jamais de mal !), voici le cours sur lequel nous avons travaillé cette semaine.
Je précise que le DS sur le chapitre aura lieu le vendredi 30 avril.
Le travail à faire pendant les vacances se trouve à la fin du message.
BONNES VACANCES A TOUTES ET A TOUS !
III – La mise en place de la démocratie (1792-1799)
Problématique : Comment la démocratie s’est-elle mise en place et s’est-elle imposée dans la Révolution ? Quelles sont les modalités de sa mise en œuvre ?
A – Instaurer la démocratie par la violence : la Terreur
- écarter les ennemis de la Révolution
Loi des suspects 3 p.183
Questions :
1. Rappelez le contexte historique de ce texte. (Montagnards au pouvoir, république proclamée depuis un an, roi guillotiné depuis 9 mois, Girondins écartés)
2. Que propose ce texte ? (écarter les ennemis de la révolution, les « suspects » pouvant fragiliser la stabilité du régime)
3. Qui sont ces « suspects » ? (noblesse, exilés, monarchistes, fédéralistes, prêtres réfractaires, « contre-révolutionnaires »)
4. Quel sort leur est réservé ? (arrestation + jugement + exécution)
5. Quel climat un tel document traduit-il en 1793 ? (climat de méfiance, de suspicion, de tension à l’intérieur du pays, n’est jamais sain pour une démocratie)
6. En quoi cette loi est-elle une erreur stratégique et politique pour Robespierre ? (loi contre-productive le but premier était d’associer la démocratie à la République, loi fondée sur l’arbitraire, retour aux travers de l’absolutisme
7. Pourquoi les Montagnards jugeaient cette loi nécessaire ? (nécessité de sauver la République après la mort de Louis XVI, ensemble des monarchies absolues européennes contre la France révolutionnaire)
Les Montagnards, majoritaires à la Convention, mettent en œuvre les mesures les plus radicales pour tenter de sauver la République. La Terreur est proclamée le 5 septembre 1793. La loi des suspects est instaurée le 17 septembre 1793.
Division au sein-même de la Terreur : les « Exagérés » (Robespierre, Saint-Just) contre les « Indulgents » (Danton)
La « dictature » entreprise par Robespierre fut trop dure à porter pour un seul homme (exécution de Danton + assassinat de Marat) et surtout intenable pour le peuple français. Robespierre est arrêté le 27 juillet 1794 et exécuté le lendemain.
- contraindre et contrôler le peuple
Texte 2 p.183 « Les massacres de septembre 1792 et la première Terreur »
Questions du manuel :
1. Quel pouvoir surveille la population parisienne ? (la police)
2. Comment Célestin Guittard justifie-t-il les massacres de Septembre ? (justification par la nécessité)
3. Quel sentiment semble alors dominer les Parisiens ? (sentiment de survie : tuer avant de se faire tuer loi du Talion « œil pour œil, dent pour dent »)
La violence de la Terreur s’est justifiée par les évènements d’août 1792 à Paris. Le calcul royal a été découvert à la suite de la fuite à Varennes. Les Sans-culottes parisiens prennent peu à peu le pouvoir avec les Montagnards et utilisent la force pour contraindre et contrôler le peuple afin de ne pas laisser la Révolution se terminer et mourir dans le désordre. Cette violence permet de contrôler le peuple mais a un effet pervers, le climat de tension et de suspicion régnant dans le pays.
B - Une tentative de démocratie sociale
- modifier la constitution : pour l’améliorer ?
Travail sur la Constitution de 1793, 4 p.183
Questions :
1. Qui a le droit de vote ? (Suffrage universel masculin)
2. Qui vote les lois ? (Assemblée de la Convention élue, projets de loi sont discutés dans des clubs ex. club des Jacobins)
3. Qui a le pouvoir exécutif ? (Conseil exécutif + Comité de salut public + Représentants locaux)
4. Quel est le rôle exact du comité de salut public ? (Gouverner en temps de crise de manière énergique sans contre-pouvoir)
5. Quels sont les deux organes centraux de cette nouvelle constitution ? (Comité de sûreté générale + Comité de salut public)
6. Quel est le risque posé par cette Constitution ? (en période de crise, le comité de salut public gouverne seul, il n’est pas contrôlé = risque de dérive vers une dictature)
La Constitution montagnarde de juin 1793 est démocratique mais laisse la possibilité d’une dérive dictatoriale. En temps de crise, le pouvoir exécutif peut devenir absolu.
A la Convention se substitue un exécutif fort : le Comité de salut public, élu tous les mois par la Convention. Pour la première fois depuis la mort du roi, un exécutif est mis en place.
L’assemblée n’a pu et n’a su s’autogérer. Des figures se sont imposées pour se détacher et contrôler l’assemblée : Robespierre, Marat, Saint-Just, Danton.
- retrouver l’union nationale
Lois de ventôse (février 1794) :
« a. Abolissez la mendicité qui déshonore un Etat libre ; les propriétés des patriotes sont sacrées mais les biens des conspirateurs sont là pour tous les malheureux. Les malheureux sont les puissances de la terre ; ils ont le droit de parler en maître aux gouvernements qui les négligent. (…) Les propriétés des patriotes sont inviolables et sacrées. Les biens des personnes reconnues ennemies de la Révolution seront séquestrés au profit de la République ; ces personnes seront détenues jusqu’à la paix et bannies ensuite à perpétuité. (…)
b. Que l’Europe apprenne que vous ne voulez plus un malheureux ni un oppresseur sur le territoire français ; que cet exemple fructifie sur la terre ; qu’il y propose l’amour des vertus et le bonheur ! le bonheur est une idée neuve en Europe !
Je vous propose le décret suivant :
Art. 1 – Toutes les communes de la République dresseront un état des patriotes indigents (…)
Art. 2 – Lorsque le Comité de salut public aura reçu ces états, il fera un rapport sur le moyen d’indemniser tous les malheureux avec les biens des ennemis de la Révolution. »
Saint-Just, Rapports à la Convention des 8 et 13 ventôse an II (26 février, 3 mars 1794)
Questions : 1. Qui sont les « patriotes » ? (les Français révolutionnaires ou soutien des révolutionnaires)
2. Expliquez la phrase soulignée. (refus de la monarchie absolue : le malheureux et l’oppresseur est Louis XVI)
3.. Quelle phrase du texte pourrait être attribuée à un député girondin ? (« Les propriétés des patriotes sont inviolables. »)
4. Pourquoi Saint-Just, député montagnard, prononce une telle phrase ? (profond attachement à la propriété privée, l’une des bases de la construction nationale française)
5. Que propose Saint-Just pour la répartition des richesses ? (répartir les richesses équitablement entre les Hommes)
6. Cela est-il conforme à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen ? Justifiez votre réponse. (oui dans l’idée, les Hommes « naissent libres et égaux en droits », non dans la pratique car des Hommes jugent le droit de propriété d’autres Hommes)
7. Quelles sont les limites de ces lois de ventôse ? (lois inapplicables de fait, rôle trop important du Comité de salut public)
Les Montagnards veulent créer une République égalitaire fondée sur une démocratie sociale. Les lois de ventôse, proposées par Saint-Just (exécuté avec Robespierre, 28 juillet 1794, se laisse arrêter, aucune opposition, se mure dans un silence total, surnommé « l’archange de la Terreur »), prévoient une redistribution de la propriété. Elles ne seront que peu appliquées.
Saint-Just : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté. »
« Ce qui constitue une République, c’est la destruction totale de ce qui lui est opposé. »
Bilan humain de la Terreur : 16 000 morts.
C – Les voies possibles de la démocratie
- le « gouvernement des meilleurs »
Texte 1 p.191 de Boissy d’Anglas, président de la Convention
Questions : 1. Qui doit gouverner selon Boissy d’Anglas ? (les meilleurs, c’est-à-dire les bourgeois propriétaires)
2. Pourquoi ? (Pouvoir politique rendu aux plus riches et aux « meilleurs », car la France est à la recherche de stabilité et de tranquillité, elle ne veut plus du désordre de la république populaire)
3. Qui restent-ils, à part les députés girondins et montagnards, pour prendre le pouvoir ? (les députés de la Plaine)
L’exécution de Robespierre marque la fin de la Terreur. Les députés de la Plaine prennent le pouvoir, baptisés sous le nom des thermidoriens. Une nouvelle constitution est votée le 20 mai 1795. Les thermidoriens veulent terminer la Révolution et stabiliser la République.
La Constitution est fondée sur le suffrage censitaire : pour voter il faut être propriétaire. Cela marque la fin du suffrage universel, remise en question des acquis de la Révolution et des idées des Lumières ? Quelle place pour l’égalité absolue ?
Pour éviter la concentration des pouvoirs, ceux-ci sont divisés en deux assemblées pour le pouvoir législatif :
- le Conseil des Cinq-Cents
- le Conseil des Anciens
Le pouvoir exécutif est confié à 5 directeurs : naissance du Directoire.
La République est sauvée mais il s’agit d’une République bourgeoise.
République et pouvoir des bourgeois peuvent-ils cohabiter selon la définition d’une République ?
Naissance de tensions entre l’oligarchie bourgeoise au pouvoir et le peuple.
- la démocratie sociale sans violence
La conspiration des Egaux :
« Peuple de France !
Pendant quinze siècles tu as vécu esclave, et par conséquent malheureux. Depuis six années tu respires à peine, dans l’attente de l’indépendance, du bonheur et de l’égalité. L’égalité ! Premier vœu de la nature, premier besoin de l’homme et principal nœud de toute association légitime ! Peuple de France ! Tu n’as pas été plus favorisé que les autres nations qui végètent sur ce globe infortuné ! (…) Depuis qu’il y a des sociétés civiles (…), l’égalité ne fut autre chose qu’une belle et stérile fiction de la loi. Aujourd’hui qu’elle est réclamée d’une voix plus forte, on nous répond : « Taisez-vous misérables ! L’égalité de fait n’est qu’une chimère ; contentez-vous de l’égalité conditionnelle ; vous êtes tous égaux devant la loi. Canaille, que te faut-il de plus ? » Ce qu’il nous faut de plus ? Législateurs, gouvernants, riches propriétaires, écoutez à votre tour. Nous sommes tous égaux, n’est-ce pas ? Ce principe demeure incontesté, parce qu’à moins d’être atteint de folie, on ne saurait dire sérieusement qu’il fait nuit quand il fait jour. Eh bien ! Nous prétendons désormais vivre et mourir égaux comme nous sommes nés ; nous voulons l’égalité réelle ou la mort. (…) La loi agraire ou le partage des campagnes fut le vœu instantané de quelques soldats sans principes, de quelques peuplades mues par leur instinct plutôt que par la raison. Nous tendons à quelque chose de sublime et de plus équitable, le bien commun ou la communauté des biens ! Plus de propriété individuelle des terres, la terre n’est à personne. Nous réclamons, nous voulons, la jouissance communale des fruits de la terre : les fruits sont à tout le monde. (…) Peuple de France ! Ouvre les yeux et le cœur à la plénitude de la félicité : reconnais et proclame avec nous la République des Egaux. »
Manifeste des Egaux, rédigé par Sylvain Maréchal en 1795, pour le mouvement de Gracchus Babeuf.
1. Que critique l’auteur ?
2. Quelles sont ses revendications ?
3. A quoi fait référence la phrase soulignée ?
4. Quel lien y a-t-il entre ce texte et la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen ?
Travail pour le lundi 26 avril 2010 :
- Faire les questions 1 à 4 du document "La conspiration des Egaux"
- Retracer (à l'aide du manuel, d'ouvrages ou d'internet) le parcours de Napoléon Bonaparte durant la période révolutionnaire allant de 1789 à 1799 (fonction, rôle, nature de l'engagement).
F. SALLEE
vendredi 9 avril 2010
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